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Les Miscellanées du Korrigan
16 septembre 2006

Sacco et Vanzetti

Un peu plus de soixante dix neuf ans après leur mort, j’ai décidé d’écrire une note sur Sacco et Vanzetti. Pour ne pas qu’on les oublie, pour que leur mort n’ait pas été inutile, pour qu’on se souvienne de la bataille oratoire la plus infâme contre le mouvement ouvrier, et contre la liberté d'opinions.

Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti étaient deux militants anarchistes italo-américains, dans le New York des années 1910-1920. Ils luttaient notamment pour les droits des ouvriers.

Entre l'activiste anarchiste et le militant qui exerce sa propagande sur les lieux de son travail, dans son quartier, par la parole, son comportement, il y a tout un monde social et idéologique, mais pour beaucoup l'amalgame des deux en terroriste criminel était un excellent prétexte pour repousser les étrangers. Sacco et Vanzetti avaient la réputation d'être des idéalistes et non des hommes d'action. Cependant contre les menées répressives et démesurées des autorités qui inculpaient et emprisonnaient tout ce qu'elles voyaient teinté de rouge (le 2 janvier 1920, 6 000 mandats d'arrêts étaient prêts pour les étrangers afin de les déporter. Des milliers de prisonniers défilaient dans les rues enchaînés) les anarchistes ne pouvaient rester silencieux et inactifs.
Par les tracts, la littérature, les conférences, les grèves, les occupations, ils restaient en contact avec le prolétariat.

Le 15 avril 1920, un braquage à l’usine de South Braintee fait deux morts.

Le 5 mai 1920, Sacco et Vanzetti sont arrêtés dans le métro. Ils sont accusés du braquage, même si les preuves font défaut.

A partir de cet instant, l'infernale machine judiciaire est mise en route.
A tout prix il fallait que ces deux là endossent les crimes du hold-up du 15 avril.
Il fallait qu'ils soient italiens, que l'un soit petit et brun et que l'autre ait une moustache tombante. Sacco et Vanzetti devaient faire l'affaire... Elle dura sept ans.

Le 14 juillet 1920, on les condamne tous deux à la peine capitale. Le 12 mai 1926, leur condamnation à mort est confirmée. Le 26 mai, un bandit du nom de Célestino Madeiros avoue être l’auteur du braquage, mais le juge Thayer refuse de rouvrir le dossier.

Malgré une mobilisation internationale intense et le report à plusieurs reprises de l'exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino Madeiros passent sur la chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, suscitant une immense réprobation.

Il fallut faire monter le courant à 300 volts pour anéantir dans la chaise ces deux corps encore robustes qui criaient « Vive l'anarchie ».

Le 23 août 1977, exactement 50 ans après, le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis absout les deux hommes, et déclare que « tous les déshonneurs devaient être enlevé de leurs noms pour toujours ».

Vanzetti, répond le 9 avril 1927 au juge Thayer : « Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre cœur de poisson, c’est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »

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Commentaires
F
Très jolie note Mademoiselle ! Très bien construite, riche et tout ça... j'en reveux !
Les Miscellanées du Korrigan
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