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Les Miscellanées du Korrigan
8 septembre 2006

Douce nuit, sombre nuit...

Ah, douce nuit, sombre nuit… Théâtre de mes émotions les plus profondes, de mes pensées les plus secrètes. Il fait nuit noire à présent et pourtant, je ne dors pas. Pourquoi donc me demanderez-vous ? Tout simplement parce que c’est le moment de la journée que je préfère. La nuit, tout est silencieux, le monde est figé, comme mort. On se sent seule, comme égarée, mais peut être également rassurée, apaisée. La nuit, nul jugement, nul faux semblant, bas les masques comme dirait l’autre. Un moment à part, exquis, hors du temps, où mon réel se mêle à mon imaginaire, où mes sensations, mes sentiments sont amplifiés, mes sens exacerbés.

Subtil plaisir que celui donné par la contemplation d’une rue déserte, d’un ciel étoilé ou embrumé. Etrange concerto que celui donné par le bruissement des feuilles et le claquement du vent, seule note venant perturber ce silence tranquille. Douce caresse que celle de la froideur des ténèbres sur mon visage ensommeillé.

Hélas, cette petite satisfaction n’est qu’un court répit avant que le temps ne reprenne son cours (cela dit en passant, en voilà un autre de paramètre cher à nos bons profs de physique). Nuit, ta compagnie me fait souvent du mal : continuelle remise en question, perpétuel questionnement, prise de conscience…

Les heures s’égrènent lentement, les interrogations se multiplient. La nuit, elle, est toujours là, immuable et muette, enveloppée dans son large manteau de mystère et de noirceur.

Pourquoi cet ode à la nuit ? Parce que je serais bien en peine de parler de l’insomnie et des affres que connaît celui qui la subit, même s’il m’arrive d’avoir des difficultés à trouver le sommeil. Cependant, j’imagine entrevoir ne serait-ce qu’une partie des souffrances qu’endure l’insomniaque, cette crucifixion quotidienne que son esprit malmené lui impose.

Mais, je reconnais qu’il y a aussi des nuits où j’aimerais ne pas dormir. Celles où notre inconscient fait des siennes. Poursuite sans fin, pas d’échappatoire, aucune issue et l’espace entouré d’un épais brouillard que rien ne semble pouvoir dissiper. Je cours encore et encore mais sans savoir où aller et déjà mes jambes se dérobent, je m’effondre. On me rattrape. Que m’arrive t-il ? Peur panique, mais impossible de réagir ou de fuir, mes forces m’abandonnent. Crier ? Mais encore ? Hurler, pleurer, se débattre ? Avant de s’apercevoir que tout n’était que cauchemar, mais les pleurs, les larmes et les cris, eux étaient bien réels…

Se rendormir, mais impossible d’éteindre la lumière, de fermer les yeux, la crainte de voir la vision ressurgir est bien trop forte…

Ah, ça n’est jamais agréable de cauchemarder, n’est ce pas ?
Ainsi, la nuit m’est souvent d’une plus agréable compagnie que le sommeil. Et puis, Cioran n’a-t-il pas dit qu’« après minuit [commençait] la griserie des vérités pernicieuses » ? Comme lui, « je rêve d'un confesseur idéal, à qui tout dire, tout avouer » et la nuit est jusqu’à présent le meilleur que j’ai trouvé…

Alors, les z’amis, souriez, il fera beau demain !

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Commentaires
F
Mmmh, ssssalut... Tu veux emménager chez moi, honey ? *voix suave et profonde* J'ai un grrrand lit tout vide, oulala... <br /> <br /> Love, glamour & champagne,<br /> Günther.
A
Et si tu arrêtais de passer ta nuit seule ? Trouve quelqu'un pour partager ton lit, fais emménager cette personne... On fait beaucoup de choses dans un lit(je t'apprends rien)
Les Miscellanées du Korrigan
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